Colloque international du réseau Francoralité
Dynamiques et enjeux de la valorisation de la culture orale en Nouvelle Aquitaine et en Amérique du Nord francophone en 2025
2 - 3 juin 2025
Co-organisé par l’Université de Poitiers, (laboratoires MIMMOC, CRIHAM, IEAQ/Chaire Senghor, MSHS), les Gens de Cherves, l’UPCP Métive.
En partenariat avec les Universités de Moncton, Ste Anne, le Centre franco-ontarien de folklore (Canada), et l’université de Louisiane à Lafayette (États-Unis)
Problématisation :
La démarche de recherche proposée dans le cadre de ce colloque est en ce sens résolument prospective et portera plus particulièrement sur la culture orale. Elle s’inscrit dans une démarche résolument intersectionnelle et participative entre les porteurs et acteurs de terrain de cette culture et les domaines associatif, artistique, institutionnel, politique et universitaire. Elle repose sur le questionnement problématique suivant :
À l’ère du numérique, des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle comment peut-on repenser l’utilisation des archives liées à la culture orale ?
Comment (re)pensez la valorisation des collections d’archives sonores établies il y a maintenant plus de cinquante ans, sur le plan associatif, institutionnel, politique dans une interaction judicieuse avec les dynamiques vécues de cette culture orale ?
Pour tenter de répondre à ces deux axes problématiques, il nous semble judicieux de repenser la « situation » actuelle de la valorisation de la culture orale dans un premier temps à partir de deux cartographies : la cartographie des institutions formelles qui œuvrent à la valorisation de la culture orale et la cartographie des dynamiques informelles qui portent cette culture orale sans forcément être visibles.
L’intérêt de ces cartographies sera de situer où se vit cette culture orale, et sous quelle(s) forme(s), dans une région du Poitou-Charentes où elle demeure plus discrète qu’en Bretagne par exemple.
Il nous semble particulièrement important de comprendre dans ce cadre comment se renouvèle l’intérêt pour cette culture orale, entre ses dynamiques formelles et informelles, publiques et privées, explicites et implicites…
Identifier les dynamiques à l’intersection de ces deux dimensions devrait permettre de mieux saisir comment pourraient s’articuler les dynamiques propres au vécu quotidien de la culture orale avec des espaces « relais », « soutien », associatif, institutionnel… selon différents degrés de formalisation. Cette démarche devrait aussi permettre de mieux comprendre les possibilités d’une transmission intergénérationnelle. Cette dernier point est d’autant plus important que nombre des porteurs, individuels et associatifs de cette culture orale sont ceux à l’origine du mouvement initial de sauvegarde et de valorisation d’il y a cinquante ans. Nous arrivons en ce sens à une étape de transition cruciale pour le renouvellement des dynamiques et des porteurs de cette patrimonalisation, valorisation, revitalisation (?) de la culture orale en Poitou-Charentes.
L’ensemble de ces interrogations mène aussi bien entendu à la question des formes que peut prendre une valorisation de la culture orale qui accompagne le renouvellement générationnel dans un contexte d’innovation technologique où l’expérientiel est de plus en plus associé au virtuel.
En Poitou-Charentes, cette question du renouvellement générationnel, (et aussi suite la transformation administrative des régions en 2019, et peut-être en raison de la circulation de l’information via les réseaux virtuels) semble conduire au développement d’un nouveau maillage de ces espaces et dynamiques. Ceci transparait au travers de différentes actions telles que les « cafés parlanjhe » et la première « fête du patois » (où les 130 participants provenaient des départements 79, 86, 85, 16,17).
On pourrait aussi en ce sens questionner le rôle de la recherche (universitaire, autre…) dans cette interrogation sur les dynamiques de renouvellement ; et indissociablement sur la question d’une méthodologie appropriée pour une contribution prospective (science participative, co-construction des savoirs…). Les études comparatives sont aussi indispensables, dans le cadre du partage d’expériences qui mènent à une compréhension des dimensions subjectives complexes propres aux vécus et dynamiques de la culture orale. Ceci sur le plan régional, national et aussi international avec les partenaires du réseau Francoralité (universités de Moncton, Ste Anne, Louisiane à Lafayette). (http)